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voir combien, et quel genre de communications, s’ouvrirent alors entre les Chinois qui possédaient toutes ces inventions, et les Européens qui ne tardèrent pas à les acquérir. Les négociations que nous avons étudiées, prolongèrent, étendirent et multiplièrent les rapports que les croisades avaient fait naître entre l’Orient et l’Occident. Ces rapports, bornés d’abord à la Palestine, n’eurent bientôt d’autres limites que la mer du Japon. Par suite du grand bouleversement des peuples, que produisit l’irruption des Tartares, une foule de particuliers se trouvèrent transportés à d’immenses distances des lieux qui les avaient vus naître. Des Anglais, des Allemands, des Français, des Italiens, des Espagnols, avaient, pour la première fois, traversé l’Asie entière, soit pour s’acquitter de missions diplomatiques, soit pour prêcher la religion, on pour reconnaître les routes nouvelles qui venaient de s’ouvrir au commerce. D’un autre côté, des Tartares, originaires des frontières de la Chine, étaient venus à Rome, à Barcelone, à Lyon, à Poitiers, à Paris, à Londres, à Northampton. Les envoyés du souverain pontife avaient ordre, en rémission de leurs péchés, d’observer les mœurs et la manière de vivre des peuples lointains qu’ils allaient visiter. Il n’est pas très-étonnant que cette recommandation ait amené des observations utiles ; car au moyen âge, les choses n’étaient pas dans l’état où nous les voyons aujourd’hui, et l’industrie européenne avait tout à gagner à la fréquentation des nations orientales.

Un autre résultat plus général, et tout aussi réel,