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ANNÉE 1889

ANNÉE 1889

Montpellier, 16 janvier 1889.


Me voici avec bien du retard…

Montpellier, 14 avril, dimanche des Rameaux.

Je ne suis point allée à la messe aujourd’hui, d’ailleurs voilà bien des dimanches que je ny suis allée, parce que ce que mon journal ne sait pas encore, c’est que mon rhume d’oreilles, commencé à la Grande Rivière, a beaucoup augmenté, et que maintenant, je n’entends plus rien, aussi vais-je retourner à Paris consulter M. Boucheron — c’est le nom de mon auriste — pour la troisième fois.

De plus, je viens d’avoir une petite maladie de la cornée qui n’est pas encore tout à fait guérie et qui m’a rendu l’œil très sensible, et m’a longtemps empêchée de lire. (Je ne lis encore que très modérément.) J’ai encore un gros rhume, un peu de névralgie, — j’y suis sujette —. Depuis un rhumatisme au genou gauche, ils sont très raides, et je ne marche pas droit ; je ne peux pas sortir sans donner le bras. Mes oreilles m’ennuient encore avec de gros bourdonnements.

J’ai expliqué tout cela quoique le journal soit plutôt un journal de l’âme, parce que je comprendrai mieux les dispositions dans lesquelles je suis. Aujourd’hui, je suis d’assez mauvaise humeur, (mais je crois que c’est en train de passer). Je