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ANNÉE 1888

pomba, Mme Willotte et Mme Pitty sont dans le salon, et elles ont l’air si bouleversées ! Cinq visites déjà et il n’est que dix heures moins le quart ! et Henriette qui me demande pourquoi toutes ces visites ! Il va pourtant falloir lui dire tout, puisque tante Gabrielle, Carle et Fernande arrivent demain ! Ma pauvre maman va être fatiguée, il faudra que je l’aide en faisant ce que je pourrai ! Vendredi 27 avril.

Tout à l’heure, quand Fernande sera arrivée, je ne sais si j’aurai le temps de faire mon journal. C’est pourquoi je le fais maintenant avant d’aller la chercher ainsi que les autres au train de 9 heures.

Hier, nous sommes allées au catéchisme ; nous avions à apprendre les leçons de l’ordre, du mariage et la leçon supplé- mentaire : j’ai été très étonnée d’apprendre que les religieuses ne recevaient pas l’ordre, puisque dans le mariage, c’étaient les mariés eux-mêmes qui s’administraient le sacrement. C’est M. Talabardon qui a fait l’instruction ; il est revenu sans M. le Curé. C’est bien ennuyeux à cause de pauvre Tante.

Hier soir, nous sommes allées dîner chez Mme Berton, après avoir rangé partout, car naturellement, nous ne sortons plus.

Cette dame fait de très jolis sachets qu’elle a peints elle- même, pour une vente de charité qui aura lieu à Limoges. Nous avons joué aux poissons et à la biché, mais moi, je préférais être tout le temps dedans, avec Jeanne. Elle m’a proposé de venir passer la nuit près de Tante, mais Tante ne veut per- sonne et Mme Willotte a eu bien de la peine à obtenir de Tante de passer la journée et la nuit près d’elle ; elle a apporté de l’eau de Lourdes qu’on a mise dans les tisanes de Tante, ce qui lui a fait du bien. Maman a encore couché en bas ; mais je laisse un peu mon journal, car il faut partir pour la gare.

Il est 6 heures. Fernande est allée à Pen-ar-Vally et n’est pas encore rentrée. J’en profite pour faire mon journal. Nous

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