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ANNÉE 1887

Décidément, j’ai honte de moi ; je ne sais pas faire un point ; hier, maman a surfilé la doublure d’une robe qu’elle me fait ; j’ai mis une heure à faire 1 m. 80.

Aujourd’hui, je crois que Tonton nous mènera à la campagne.

Je cesse. Peut-être reprendrai-je plus tard ; mais comme j’ai fait beaucoup de piano, j’ai peur d’avoir mal au poignet.

Lundi 27 juin.

Aujourd’hui je me sens très bien diSposée pour faire mon journal ; pourvu que ça dure longtemps comme ça, c’est tout ce que je demande.

J’ai bien hâte d’être confirmée, mais je trouve que dans les livres de piété, on ne parle pas assez de la Confirmation ; c’est pourtant, à mon avis, le plus grand sacrement ; le Baptême, qu’aussi on ne reçoit qu’une fois, n’est pourtant pas aussi grand, car on n’a pas encore sa connaissance ; l’Eucharistie est certes bien important, mais on peut le recevoir plusieurs fois ; il ne reste donc à lui comparer que l’Ordre ; mais l’Ordre n’est pas la descente du St-Esprit dans le cœur, donc c’est bien la Confirmation qui est le plus grand de tous les sacrements.

Cependant, dans le livre de Mme de Flavigny, on parle de la Confirmation et on cite trois paroles de l’Écriture Sainte : « N’éteignez pas le St-Esprit ». On éteint le St-Esprit par le péché mortel ; donc, je veux dès maintenant me corriger de mes défauts, de peur de commettre un péché mortel et de ne plus avoir le St-Esprit.

« Ne contristez pas le St-Esprit. » On contriste le St-Esprit par le péché véniel et comme malheureusement il est impossible de ne pas commettre de péché, le seul remède que je vois, c’est d’aller se confesser très souvent. J’irai tous les mois.

La troisième parole est : « Ne résistez pas au St-Esprit. » C’est-à-dire de ne pas faire toutes les bonnes œuvres que le