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JOURNAL DE MARIE LENÉRU

162 JOURNAL DE MARIE LENÉRU

En allemand, je lis les textes de mes albums de peintres. Quelque chose de trop inférieur sur Vinci. Avoir été un monde de pensées et de sensations, avoir eu la religion de tout en soi, ne s’être jamais infligé le soufflet d’une abstention.. Et cela, avec la même tenue, la même hauteur, la même autorité qu’un ascétique.

Italien, d’Annunzio.

En anglais, souvent Shelley, To a skylark and the Recollec- tion.

Pour la grosse artillerie, l’Origine des espèces.

(es en ee ve ce 6 5 7 à reims Et me voici plus seul de mon inquiétude Parmi le crépuscule où mon pas a foulé La terre du silence et de la solitude.

Lundi 13.

Ce qui me désespère quand je suis là à ma table, avec une belle lumière dorée par les stores, de longues heures devant moi et une fièvre de travail, c’est de ne jamais trouver l’effort suffisant, le labeur qui m’ait menée au bout de mes forces ; avec quelle joie j’en sortirais brisée !

Mercredi 15 mars.

J’ai lu dans Le Lys Rouge : « votre courage élégant. » Soit ! ni révolte, ni vertu, un redressement gracieux.

Vendredi 17.

Quand l’organe est altéré, il peut fonctionner encore. Il sert alors au but assigné par Malebranche : la conservation de la vie. Mais il ne nous donne plus de joie. Il est probable que toutes nos idées viennent des sens, nos joies, à coup DE vien- nent de là,