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ANNÉE 1889

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Enfin !  !  ! les rideaux de la chambre de maman sont finis ; de- puis quinze jours que toute la maison y travaille, je ne peux rien obtenir de Caroline — (pas Mie Valmy). Ce nom me fait toujours penser au « Journal de Marguerite » qu’à 14 ans je trouve encore plus joli qu’à douze.

C’est la religion comme je l’aime, large, fraîche, je veux dire pas de surexcitation d’esprit (ce qui en général est suivi d’une détente forcée) — et enfin obtenant des fruits sérieux.

Samedi 28 décembre.

Reçu avant-hier une longue lettre d’Andrée, c’est la seconde depuis mon départ. Elle me raconte une vente de charité, j’aime assez cela. Puis une arrivée à brûle-pourpoint de Mne Billard et du commandant.

Que c’est donc ennuyeux de faire son journal quand on n’a que des banalités à y écrire et que la plume, l’encre, le papier tout cela et autre chose encore ne marchent pas. J’oubliais pourtant que l’anglais marche. Hier, j’ai fini Peier and Fanny.

Mae Corrard est bien malade, la pauvre Mme Penquer est morte et Mme de Germain aussi, elle qui était si sympathique ! Il n’y a que ces gens-là qui meurent, il y en a cependant beau- coup qu’on enverrait bien volontiers dans l’autre monde, pourvu que d’autres y restent ! J’ai eu tort d’avoir écrit cela, Dieu sait bien ce qu’il fait.

Au moins, voici quelque chose de bon à dire : au coin du boulevard des Capucines et de l’avenue de l’Opéra, il ÿ a une pauvre vieille femme qui paraît bien intéressante, elle a deux jambes de bois ; je lui ai donné des sous et je compte faire pour elle tout ce que je pourrai.

30 décembre.

Chose assez bizarre et que je veux écrire immédiatement. En ouvrant au hasard le livre de Perles éparses, Madeleine est