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DE LA RAGE COMMUNIQUÉE CHEZ LE CHIEN

prises, pour empêcher la mère de lécher son produit, lequel eut une autre nourrice jusqu’à l’apparition de sa maladie. Ce fait semblerait donc prouver, que le sang de la mère, en contact avec celui du fœtus pendant la gestation, aurait transmis la rage. Mais à ce fait on peut en opposer bien d’autres, établissant l’innocuité du sang ; telles sont les expériences de Breschet, Magendie, Dupuytren. Néanmoins, il est à présumer que ce liquide, dans la rage comme dans plusieurs autres maladies contagieuses, est imprégné de virus.

La chair des animaux enragés peut-elle être mangée sans danger ?

Si le sang. est virulent, comme on tend à le croire, il est évident que la chair l’est aussi ; cependant, comme on n’est pas encore bien fixé sur l’état de celui-là dans l’affection rabique, il importe de rapporter ce que l’expérience nous a fait connaître relativement aux propriétés de celle-ci, dans la même maladie.

Pour étau lier cette question, il est bon de considérer la viande crue et la viande cuite. Il est démontré, en effet, qu’un virus quelconque, porté à la température de soixante-dix degrés est neutralisé ; il n’y aurait donc pas de danger à manger de la chair provenant d’un animal enragé, si au préalable elle avait été convenablement chauffée. C’est ainsi