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DE LA RAGE COMMUNIQUÉE CHEZ LE CHIEN

sur les chiens d’un naturel très-doux, que ce sentiment est conservé, au moins en partie, pendant toute la durée de la maladie. D’après M. Pouley, chez les chiens de montagne, de combat, de garde et tous ceux fort méchants en un mot, les sentiments affectifs disparaissent même dès le début de la période initiale et sont remplacés par une envie de mordre irrésistible.

Tous les sens sont hypéresthésiés.

L’ouïe est douloureusement impressionnée par les moindres bruits ou affaiblie pendant les hallucinations. Parfois on observe que l’oreille est le siège d’une violente douleur ou d’une vive démangeaison. — Le regard a changé de caractères, il est ordinairement triste, vague ou menaçant ; l’axe de l’œil se déplace assez souvent et se trouve alors engagé sous la paupière supérieure. La lumière impressionne fortement le globe oculaire ;il y a photophobie. La conjonctive est fortement infiltrée. — L’odorat éprouve des modifications notables. Tout le monde a pu remarquer avec combien de persistance un chien enragé flaire le sol. — Dans le début de la rage, la peau est, dans quelques cas, le siége de vives démangeaisons ; les points sur lesquels on les observe principalement sont aux oreilles ou au nez. Le prurit est quelquefois si intense que l’on peut voir, sous son influence, les animaux s’enlever des lambeaux de peau. — L’appétit peut-être diminué, mais il peut se conserver. Il est rare