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DE LA RAGE COMMUNIQUÉE CHEZ LE CHIEN

pricieux. Mais la maladie a déjà acquis son caractère contagieux, car, il ne faut pas croire, comme on l’admet généralement dans le vulgaire, que la présence du virus rabique dans l’organisme soit liée à l’existence du délire furieux, lequel n’apparaît qu’à la suite de la période initiale dons nous nous occupons.

Le sujet conserve encore le sentiment affectif qui lui est particulier ; ce sentiment : semble même s’être accru en lui. Loin de témoigner des désirs malfaisants, comme on est porté à le croire, il est plus doux, plus soumis. Il a surtout des tendances à lécher soit les murs, soit les habits, soit les mains du maître qu’il affectionne et auquel il peut facilement transmettre la terrible affection dont il est atteint, si sur la main ou d’autres organes léchés existent la moindre plaie, la moindre éraillure.

Le chien n’est pas encore agressif et n’a pas de tendance à fuir le logis de son maître. Si les personnes qui l’entourent étaient aptes à reconnaître la rage dans ce changement d’habitude, on pourrait prévenir la contagion de cette redoutable maladie. Le malaise que l’animal éprouve va bientôt modifier totalement ses habitudes. On va le voir devenir triste, somnolent, taciturne, se plaire dans la solitude et les lieux sombres.

La maladie fait de rapides progrès et ses symptômes deviennent de plus en plus caractéristiques. « Le chien dit Youatt, va, vient, rôde incessam-