Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/246

Cette page n’a pas encore été corrigée

Un peu de tout, rien à souhait : grand moyen d’être modéré, d’être sage, d’être content.

Ayez soin qu’il manque toujours dans votre maison quelque chose dont la privation ne vous soit pas trop pénible, et dont le désir vous soit agréable. Il faut se maintenir en tel état qu’on ne puisse être jamais ni rassasié ni insatiable.

L’attention qu’on donne à la maison et aux meubles distrait du maître, comme le temple distrait du dieu.

« il n’est pas honnête de contredire les gens « dans leur maison », dit le conte. Chaque homme a le droit d’y être maître absolu, d’y vivre en roi, et d’y être heureux, même par son amour-propre. C’est là qu’il est comme permis à ses infirmités et à ses défauts d’être à l’aise. Il est chez lui : quiconque y vient, entre dans un empire étranger. Ce sont de