charme de l’étonnant comédien ; en l’appuyant pour le faire entrer dans les bureaux, « il est convaincu qu’il fait une bonne action militaire ». En même temps, il écrit à Esterhazy que, dès son retour à Paris, il fera une démarche personnelle auprès du ministre[1]. Le général Giovaninelli, Montebello, le baron de Lareinty, le marquis de Maison, ont non moins vivement sollicité Billot[2]. Le 25 août, Esterhazy remercie chaudement Jules Roche, l’assure de « sa très vraie reconnaissance[3] ».
Le même jour, sur le conseil de Weil, il écrit à Robert Calmon et au commandant Thévenet. Il craint d’importuner Thévenet en allant le voir ; mais il lui adressera en communication quelques lettres de généraux « qu’il le prie instamment d’avoir le courage de lire ». Il remercie Calmon de l’avoir recommandé : « Le résultat de cette démarche a pour moi une importance capitale, car il décidera de ce que sera le reste de ma vie. »
Ces deux lettres, en effet, en décidèrent.
XXI
Un jour que Picquart allait au cabinet du ministre, Calmon lui parla de l’insistance de Weil au sujet d’Esterhazy[4]. Picquart prévint aussitôt Billot et Boisdeffre[5]. Celui-ci s’amusa de ce trait d’impudence : « Ah ! ça, dit-il, c’est plus fort que de jouer au bou-