presque disparu, on s’occupe de la restaurer : la Faculté de Montpellier était alors en pleine décadence et on espérait la supplanter. Ces hautes ambitions ne se réalisèrent pas ; néanmoins, vers la fin du xve siècle, un enseignement médical régulier paraît avoir existé à Avignon[1].
Mais c’est surtout à la Faculté de droit que la municipalité prodigua ses faveurs. Si elle refusa de contribuer à l’honoraire fixe que les Papes voulaient attribuer à ses régents, elle fit venir, comme on l’a vu, d’Italie et d’ailleurs les jurisconsultes les plus célèbres, dont l’enseignement jeta sur l’Université d’Avignon un éclat incomparable. Ces traités qu’elle signe à grands frais avec les Delza, les Castelhion, les Ferreti et tant d’autres maîtres illustres, on les voit, pendant plus d’un demi-siècle, se renouveler presque d’année en année et les guerres de religion seules en interrompent la tradition. Encore y revient-on un instant, vers 1608[2]. Mais, à cette époque, les cadres de l’Université sont arrêtés ; le salaire des régents ordinaires est fixé ; leur mode de nomination réglé ; la ville, dont les ressources sont d’ailleurs épuisées n’interviendra plus pour « louer » les professeurs, ni pour les rémunérer. Son rôle, à ce point de vue, est fini ; elle va se désintéresser de plus en plus et des études et du sort des régents, et c’est à peine si, sur la demande du Collège des docteurs, on la verra s’associer par intermittences à la défense des privilèges universitaires[3] ou sanctionner d’un
- ↑ Délib. du Conseil de ville du 19 mai 1536. Le Conseil élit des députés pour traiter conjointement avec les consuls de l’établissement d’une Faculté de médecine « attendu que celle de Montpellier est entièrement tombée ». Arch. mun. d’Avignon. Reg. des délib., t. VIII, fo 80).
- ↑ V. plus haut, livre II, ch. I, p. 110 et suiv.
- ↑ Le 5 août 1739, le Conseil de ville donne son adhésion à l’Université dans le procès qu’elle a, à Rome, avec l’auditeur général, au sujet de la juridiction du primicier. La décision est prise à l’unanimité, le primicier et les députés de
laume Imberti, qui sera agrégé au corps des médecins. (Arch. mun. d’Avignon. Reg. des délib., t. V, fos 65 et 238 ; t. VI, fos 6 et 119.)