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vilèges n’eussent pas été révoqués par lettres patentes, arrêts ou règlements[1].

Dès le 6 octobre 1650, M. de Blauvac, dans une assemblée du Collège des docteurs, rendait compte de sa mission et recevait les remerciements réitérés de ses confrères. Après quoi, lecture des lettres était faite par le bedeau, « tous les docteurs s’étant levés et ayant ôté leur chapeau. » Et la lecture étant finie, tous criaient : Vive le Pape et le Roi ! et décidaient que les Français qui viendraient prendre leurs degrés à Avignon devraient jurer fidélité au roi de France, entre les mains du primicier. Tous les ans, le lendemain des Rois et aux autres grandes fêtes, on ferait prier Dieu pour Sa Majesté. Enfin, à la prochaine rentrée des classes, en présence de toutes les Facultés et de l’archevêque à ce spécialement invité, M. Crozet, docteur agrégé et fils d’un régent ordinaire, prononcerait « le panégyrique et remerciement public » du roi, en mémoire de la protection éclatante dont il venait de couvrir l’Université avignonaise[2].

Les Universités rivales d’Avignon ne se résignèrent pas à cette victoire qui, à plus d’un point de vue, était leur propre défaite. À peine quelques années se sont écoulées et déjà commence cette longue série de chicanes, où l’Université d’Aix se distingua, — comme on l’a vu, — par une âpreté et un acharnement particuliers. Avignon triompha enfin au bout de vingt ans, mais à travers quelles péripéties et grâce à combien d’ordonnances, de lettres patentes et d’arrêts ! Entre temps, le Comtat avait été envahi par les troupes françaises[3],

  1. Lettres patentes de juillet 1650. L’enregistrement par les autres parlements eut lieu savoir, à Dijon, le 31 juillet 1652, à Grenoble, le 13 août de la même année, à Toulouse, le 2 mai 1654. Laval, 59.
  2. Assemblée du Collège des docteurs du 6 oct. 1650. A. V. D 30, fo 22.
  3. Du mois de juillet 1663 au mois d’août 1664.