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ser qu’il vaudrait mieux chercher un terrain d’entente et, comme le primicier d’Aix lui adresse des propositions dans ce sens, il envoie auprès de lui un de ses membres les plus estimés, M. de Tache, avec mission de négocier un accord définitif[1]. De là, la transaction du 18 octobre 1668, ratifiée, dès le 2 novembre, par l’Université d’Avignon, et, le 4 décembre, par celle d’Aix. En vertu de cet accord, les docteurs en théologie, en droit et en médecine, gradués à Avignon, n’avaient pour être admis à exercer librement en Provence qu’à faire enregistrer leurs diplômes dans l’Université d’Aix, en payant un droit de quinze livres ; et de même les docteurs d’Aix, en accomplissant les mêmes formalités et en opérant un égal versement, pouvaient exercer à Avignon et dans le Comtat. On renonçait de part et d’autre à tous règlements et arrêts contraires au traité convenu, et pour l’observation des clauses de cette transaction, les deux rivales, enfin réconciliées, engageaient tous leurs biens, rentes et revenus présents et à venir[2].

Les docteurs d’Aix étaient-ils sincères en signant une convention qui était tout en faveur d’Avignon ? En tous cas, leurs bonnes dispositions ne durèrent guère, car dès l’année 1673, on les voit renouveler leurs entreprises. À leur instiga-

    MM. de Benoit et Garcin (25 sept. 1665), ce dernier bientôt remplacé par son neveu, puis M. Bernard, secrétaire, qui, étant tombé malade, fut à son tour remplacé par son fils (7 janv. et 17 juin 1669). A. V. D 30, fos 166, 212, 217, 219.

  1. Délib. du 28 sept. 1669, approuvant le projet de concordat avec l’Université d’Aix et donnant mission à M. François de Tache, ancien primicier, d’aller à Aix négocier un accord définitif. A. V. D 30, fo 222.
  2. Voir le texte de ce concordat dans Belin, ouvr. cité, p. 680. Il est ratifié par l’Université d’Avignon le 2 nov. 1669. (A. V. D 30, fo 222.) M. Belin fait observer que ce concordat fut subi plutôt qu’accepté par l’Université d’Aix. Quelques docteurs seulement se trouvaient présents à l’Assemblée qui en délibéra et à laquelle n’assistait pas l’archevêque-chancelier (p. 560). La ratification de l’Université d’Aix est du 4 déc. 1669. Le parlement la confirma le 8 mars 1670. A. V. D 164.