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et tonneaux de vin[1]. À l’égard de M. d’Argenvilliers, qui avait tant fait pour son succès, sa reconnaissance s’affirma de façon particulièrement touchante : on mit son portrait dans la salle des Actes ; en 1753, des fêtes, qui coûtèrent 1.400 livres, célébrèrent son élévation au cardinalat. À sa mort, en 1759, un service solennel eut lieu à Saint-Didier, pour le repos de son âme[2].

Le Collège ne dépensa ni moins d’argent ni moins d’énergie pour maintenir à ses gradués les droits attachés à leurs diplômes. Ici, c’étaient d’autres Universités qu’il avait à combattre : les unes, adversaires accidentels, comme Montpellier, ou Valence ; les autres rivales séculaires et opiniâtres, Aix par exemple. À son tour, l’Université d’Avignon montra un particulier acharnement contre sa plus proche voisine, l’Université d’Orange, dont elle ne cessa de proclamer la constitution irrégulière et les grades de nulle valeur[3].

    278. On sait que le Collège vota en outre l’érection d’un monument à Benoit XIV. Cf. livre III, ch. I, p. 203.

  1. Délib. du 9 janv. 1746. Comptes de 1745-46. A. V. D 34, fo 9 ; D 194, fos 258 et 278.
  2. Délib. des 7 et 15 déc. 1753, 24 janv. 1754 et 19 janv. 1759. Comptes des primiciers portant une somme de 1681 l. pour les dépenses faites en 1754, lors des fêtes données en l’honneur de la promotion d’Argenvilliers au cardinalat et une dépense de 560 l. faite, en 1759, pour les funérailles du même personnage. A. V. D 34, fos 201, 206, 288 ; D 194, fos 450 et 560.
  3. L’Université d’Avignon n’entre guère en rapports avec les Universités du royaume que lorsqu’elle a à défendre contre elles les droits de ses gradués. Il n’y a entre elle et ses voisines ni échange de vues, ni communauté d’action. À peine citerait-on deux ou trois circonstances où les docteurs avignonais sont sollicités de se joindre à d’autres corporations enseignantes pour des motifs d’intérêt général ; encore les voit-on alors se récuser, par exemple, en 1758, quand l’Université de Bordeaux les sollicite de faire cause commune avec elle dans ses différents avec les jurats (A. V. D 34, fo 280) ou quand la Faculté de théologie de Nantes leur demande de censurer avec elle des propositions hérétiques. (Délib. de la Faculté de théologie du 28 déc. 1752. A. V. D 34, fo 186.) En revanche, par délibération du 24 oct. 1678, l’Université d’Avignon déclare se joindre à toutes les Universités de France contre celle de Paris, qui prétendait exclure de l’exercice de la médecine tous les docteurs qu’elle n’avait