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tive du litige, en témoignage de leur union avec les docteurs. Les avocats ne revinrent, un peu plus tard, sur cette résolution, qu’au vu d’une lettre impérative du cardinal Ferrao, secrétaire d’État pontifical, « par esprit d’obéissance et respect pour le premier tribunal de la ville et sous réserve de porter leurs représentations aux pieds du trône du Saint-Père »[1].

Cependant l’affaire languit. On n’ose la pousser vivement tant que celle du prévôt de la métropole, évêque d’Halicarnasse, n’est pas terminée[2]. En 1739, l’Université remporte un premier succès : l’auditeur qui voulait porter le litige non plus devant la Congrégation du Concile, mais devant l’auditeur de la Chambre pontificale est débouté de son instance[3]. Malgré tout, on n’avance pas : les intérêts de l’Université seraient-ils mal défendus[4] ? Le primicier élu en 1739, M. de Garcin, les prend vivement en mains. Frontony est nommé agent à Rome en remplacement de M. Castan, qui est revenu malade à Avignon. On agit auprès de M. d’Argenvilliers, « le premier avocat de son siècle », qui a l’oreille du pape. On envoie à Rome l’abbé de Jonquerettes, docteur agrégé et doyen de Saint-Pierre. M. de Garcin, qui a cessé d’être primicier en mai 1740, est prié de continuer ses soins au Collège dans une occasion si importante. Tous réunissent leurs efforts pour faire « les plus belles écritures du monde ». On contracte emprunts sur emprunts pour s’assurer de précieux concours[5]. Ô déception ! Le 11 mars 1741, la Congrégation juge

  1. Délib. du 8 janv. 1738. A. V. D 33. fo 322.
  2. Délib. du 18 nov. 1738. Le primicier dit que l’affaire de la juridiction n’est pour ainsi dire pas commencée. On a cesse les poursuites pour des raisons particulières, mais on va les reprendre. A. V. D 33, fo 351.
  3. Assemblée du 11 mai 1739. A. V. D 32, fo 357.
  4. Assemblée du 30 mai. Ib. fo 370.
  5. Délib. des 28 et 30 mai, 29 oct. et 23 déc. 1740 et 17 mars 1741. A. V. D 33, fos 371, 372, 382, 384 et 386.