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micier expose que « les classes des lois et de médecine n’ont aucune marque, ni vestige pour pouvoir être différenciées du prêche des Huguenots, dans lequel il y a une chaire et des bancs comme dans lesdites études, n’étant pas séant que dans une ville aussi catholique qu’Avignon, il y ait un lieu qui ait quelque chose d’approchant au trône du Démon. » Pour remédier à ce scandale, il propose de faire poser un tableau de piété dans chacune desdites classes, « à bon marché et sans grande dépense. » Approuvé unanimement[1]. En 1686, il faut faire face à des nécessités d’un ordre moins élevé. Les toits des auditoires sont rompus ; il y pleut ; il y a nombre de vitres cassées. Commission est donnée au primicier d’y pourvoir[2]. En 1710, on s’avise que les classes des lois sont inabordables « pour leur entrée être plus basse que celle de la rue, qui n’est pas pavée ; et quand il a plu, il y a un demi pied d’eau. » Délibéré de faire paver « le long de ces classes » et plus tard toute la cour[3]. On pourrait multiplier ces exemples, qui se répètent pendant tout le cours du xviiie siècle. Ceux qui précèdent montrent assez, qu’en dépit des libéralités du Collège, l’Université n’eut jamais qu’une installation assez médiocre. Néanmoins, au cours du xviiie siècle, on avait réalisé quelques progrès ; le Collège des docteurs avait enfin sa salle des Actes ; la théologie et les arts étaient logés confortablement ; enfin la Faculté de médecine avait obtenu quelques annexes indispensables. Pour faire mieux, il eût fallu des res-

  1. A. V. D 80, fo 87.
  2. A. V. D 31, fo 194.
  3. A. V. D 32, fo 280. A. V. D 33, fo 22 (28 juin 1719). — La place des Études, qui était comme le centre de l’Université, était trop souvent envahie et devenait même un réceptacle d’immondices. Nous voyons le vice-légat Frédéric Sforza, par ordonnance du 13 juin 1641, interdire d’y faire ou déposer des ordures et d’y jouer aux boules aux heures des cours, sous peine d’un écu d’amende. A. V. D 15.