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courte statistique montre-t-elle dans quel esprit étaient recherchés, — déjà, — les grades universitaires. On prisait fort ceux qui ouvraient une carrière ; les autres, quelque honorables qu’ils fussent, à peine une petite élite s’en souciait.

Rien de pareil à la Faculté de médecine, où le doctorat semble avoir été de plus en plus recherché. De 1511 à 1650, cette Faculté avait fait neuf cent soixante-dix gradués, soit sept par an, en moyenne ; dans la deuxième moitié du xviie siècle, elle en fît six cent quarante-neuf, soit une moyenne annuelle de treize. Cette moyenne tombe à sept de 1701 à 1750, à cinq de 1750 à 1790 ; dans les dix dernières années de son existence, la Faculté ne délivra en tout que quatorze diplômes. Bien que le baccalauréat, et à plus forte raison la licence, conférassent dans une certaine mesure, le droit de pratiquer la médecine, on ne se contentait généralement pas de ces grades, dont les titulaires étaient vis-à-vis des docteurs dans des conditions trop évidentes d’infériorité. Au xviie siècle, à Avignon, on faisait environ onze docteurs par an contre trois bacheliers ou licenciés. Au contraire, après le règlement de 1707, le nombre des admissions aux trois grades fut à peu près semblable. Le baccalauréat et la licence n’étaient désormais que des examens préparatoires au doctorat et les futurs praticiens tenaient à pousser jusqu’à la conquête de ce dernier grade les études médicales, dont il était le couronnement naturel[1].

La Faculté de théologie eut au point de vue qui nous occupe,

    lauréats, 20 licences et 8 doctorats. (A. V. D 136 à 153). Ajoutons que jusqu’à la fin de son existence, la Faculté d’Avignon délivra des grades en droit canon seul (en moyenne, cinq baccalauréats et une licence par an). Elle eut au contraire très rarement l’occasion de faire des bacheliers et des licenciés en droit civil (mêmes registres).

  1. A. V. D 130 à 153. Cf. Laval, Hist. de la Faculté de médecine d’Avignon, App. XXV, p. 469.