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le doyen et régent de la Faculté se soit assuré, par un examen préalable, que leurs conclusions ne contiennent rien de contraire à la foi, aux décisions des conciles et à la doctrine des Pères[1]. C’est là la seule allusion faite au baccalauréat en théologie. Quant à la licence, au doctorat et à la maîtrise, ils ne donnent visiblement lieu qu’à un examen composé de deux parties : la tentative ou majeure ordinaire, et la soutenance des principes. La première de ces épreuves, qui durait tout un après-midi, consistait en une longue discussion contradictoire dont la matière n’était pas déterminée ; la seconde, appelée aussi examen rigoureux, était beaucoup plus solennelle, bien qu’elle ne fut pas publique. Le candidat y discutait les points ou principes qui lui avaient été assignés la veille et qui étaient tirés des quatre livres du Maître des sentences, Pierre Lombard. Le statut prescrivait que ces principes, au nombre de quatre, fussent confirmés et développés, en présence des maîtres, par des raisons multiples et variées tirées de l’Écriture Sainte, et cela de trimestre en trimestre[2]. En fait, les points se réduisaient à deux et étaient soutenus consécutivement le même jour. Deux maîtres en théologie devaient disputer avec le candidat ; l’épreuve durait deux ou trois heures. Le vote suivait et s’il était affirmatif, on ouvrait au public les portes de l’auditoire. Alors le promoteur prononçait un discours à la louange du récipiendaire, remettait à celui-ci le livre ouvert, après l’avoir fait monter dans sa chaire, le coiffait du bonnet carré, le proclamait docteur en théologie, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit et lui passait l’anneau au doigt « comme l’époux à l’épouse. » Enfin il lui donnait le baiser de paix et la bénédiction. À son tour, le lauréat rendait grâces à Dieu,

  1. Statuts de 1605, art. 7.
  2. Ib., art. 6, 8, 10 et 16.