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Le caractère même des cours s’était profondément modifié et l’étudiant y jouait un rôle moins actif. Les repetitiones avaient disparu. Les quæstiones ou disputationes étaient tombées en désuétude. Déjà, les statuts de 1503 constataient qu’on n’en faisait plus guère et désespérant d’être obéis s’ils essayaient d’en rendre l’usage obligatoire, se bornaient à le conseiller[1]. Comme il était à prévoir, ces recommandations ne furent pas écoutées. Même on ne suivit jamais, à Avignon, la coutume en vigueur à Paris par exemple, de prolonger la durée de la leçon magistrale d’une demi-heure réservée aux interrogations. L’étudiant se bornait donc à écrire sous la dictée du maître le cours que celui-ci lisait et c’est sans doute d’une façon brève et rapide qu’étaient donnés les éclaircissements et les commentaires qu’il pouvait solliciter. Au reste l’enseignement n’était-il pas conçu de telle sorte qu’au lieu de provoquer les objections et les doutes, le professeur s’efforçât d’y faire par avance des réponses captieuses, sinon péremptoires ?

Les cours étaient-ils toujours terminés en temps utile et les professeurs, donnant à leurs élèves le salutaire exemple de l’assiduité, montaient-ils toujours très régulièrement dans leur chaire aux jours et heures déterminés ? Les documents ne nous renseignent pas ici d’une façon précise, mais aux objurgations sévères et pressantes que le primicier adresse maintes fois à ses collègues[2], on peut deviner un peu de laisser-aller. Certes les régents furent nombreux, aux xviie et xviiie siècles, qui ne ménagèrent ni leur temps, ni leurs peines pour maintenir à l’Université d’Avignon quelque chose de cette

  1. Statuts de 1503, art. 17.
  2. Délib. du Coll. des docteurs des 1er déc. 1603, 5 juin 1610, 3 juin 1610, 16 juin 1682, 11 nov. 1722, 10 mars 1774, etc. A. V. D 29 fos 1 et 25 ; D 31 fo 110 et 138 ; D 33, fo 67 ; D 35, fo 75.