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instituée dans les mêmes conditions que la chaire d’anatomie, mais qui, faute de ressources, dut d’abord être confiée au premier professeur de médecine ou, à son défaut, à quelque agrégé de bonne volonté. En 1718, la Faculté, disposant enfin de quelques revenus, put faire cesser une situation si précaire ; et la régence de botanique fut dévolue à un titulaire spécial, élu tous les deux ans par les médecins. Un peu plus tard et à travers des péripéties sur lesquelles on reviendra dans la suite, le collège des médecins compléta cet enseignement par l’acquisition d’un jardin botanique, où eurent lieu les démonstrations et les leçons pratiques prévues par l’édit de 1707[1].

La Faculté de médecine était désormais constituée telle

  1. La question de l’acquisition et de l’aménagement d’un jardin botanique précéda, dans les préoccupations des médecins, l’institution d’une chaire spéciale pour cet enseignement. Dès 1707, l’Université demandait au pape de lui céder l’ancien cimetière situé dans le quartier de Champfleury « dehors et proche les murailles de la ville, » ce que le pape voulut bien accorder. Mais la ville et les états du Comtat protestèrent et la question resta en suspens jusqu’en 1717. (V. délib. du Coll. des docteurs en droit des 21 déc. 1711 et 3 juin 1712. A. V. D 32, fos 296 et 304). En 1718, on décida d’affecter les revenus du jardin de Champfleury à l’entretien du professeur. (Délib. du 5 août 1718 ; A. V. D 33, fo 2). En vertu de la même délibération, le régent botanique devait « donner en hiver, dans la classe de médecine un traité de cette science et faire, en été, des démonstrations des plantes, tant dans ladite classe que dans les jardins particuliers et à la campagne, en conformité des Universités de France où il n’y a pas de jardin botanique, jusqu’à ce que l’on ait les fonds suffisants pour l’entretien dudit jardin et professeur » (Idem.). Le premier régent titulaire, M. Gastaldy, fut nommé le 10 oct. 1718 pour deux ans et, depuis lors, les nominations se succédèrent régulièrement. La chaire eut depuis 1718, seize titulaires, dont plusieurs furent réélus jusqu’à quatre et cinq fois. D’ailleurs c’étaient souvent d’anciens professeurs de la première chaire ou de la chaire d’anatomie qu’on chargeait de l’enseignement de la botanique ; les régents qui débutaient par l’enseignement de la botanique étaient aussi fréquemment appelés aux autres chaires. Au xviiie siècle, on ne compte pas moins de cinq professeurs ayant occupé à tour de rôle les trois chaires et de huit professeurs en ayant occupé deux. Quant à la question du jardin botanique, elle fut résolue en 1743 par l’acquisition d’un enclos appartenant au chirurgien Pamard (Délib. des médecins des 9 août et 3 sept. 1743. A. V. D 33, fos 428).