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Les circonstances ne permirent pas à la municipalité de continuer ces libéralités. Dès 1522, elle se plaint des exigences de ces professeurs italiens, « qui veulent être payés sans avoir égard à la pénurie du trésor municipal et aux malheurs des temps[1] ». En 1538, elle déclare renoncer à appeler des régents étrangers, « la ville n’étant pas en état de faire des dépenses superflues[2] ». Ce n’est cependant pas là son dernier mot, car jusqu’aux premières années du xviie siècle, on la voit, à plusieurs reprises, voter des subsides aux régents de droit[3]. Encore, en 1608, elle ratifie un contrat passé par l’évêque d’Orange avec M. François Baldeschi venu de Rome pour être régent extraordinaire aux lois ; mais quand ce professeur, nommé auditeur de la rote pontificale, quitte Avignon, elle demande qu’il ne soit pas remplacé[4]. Trois ans plus tard, un autre docteur, Forbesio, étant venu aussi de Rome sur la recommandation du légat, le cardinal Borghèse, « pour

    obtient cinq cents écus en 1517 et André de Castelhion, quatre cents écus l’année suivante ; la même année, Jean de Rippa est engagé à raison de six cents écus, plus ses frais de voyage pour lui, sa famille et neuf domestiques ; en 1530, son honoraire est fixé à deux cents écus, plus ce qu’il pourra retirer des écoliers ; en 1528, M. André Alsati, docteur milanais, est engagé pour trois ou quatre ans à raison de cent écus d’or ; en 1535, traité avec Montanté à raison de deux cent cinquante écus ; en 1546, Celio Amaséo vient pour deux cents écus ; mais en 1550, on offre jusqu’à mille écus à M. Emilio Ferreti « pour l’empêcher d’aller professer ailleurs, où on le demandait. » En 1556, traité avec MM. Roberti et Suarès à raison de soixante et vingt-cinq écus, etc. (V. délib. du Conseil de ville des 3 déc. 1517, 2 oct. et 4 déc. 1518, 4 fév. 1528, 3 févr. 1535, 23 février 1546, 15 fév. 1547, 28 fév. 1550, 1er août et 28 nov. 1556, etc. Arch. mun. d’Avignon, Reg. des délib., t. VII, fos 13, 27 et 29 ; t. VIII, fos 158, 207, 98, 47 ; t. XI, fos 166, 196 ; t. XII, fo 48, etc.) Le 9 sept. 1538, le conseil se félicite des bons résultats obtenus par ce système de professeurs à louage, qui lui paraît propre à relever l’Université (Reg. des délib., t. VIII, fo 148).

  1. Délib. du Conseil de Ville du 5 sept. 1522 (Reg. des délib., t. VII, fo 164).
  2. Délib. du 19 nov. 1538 (Reg. des délib., t. IX, fo 152).
  3. Ces engagements paraissent même avoir été plus fréquents que jamais vers le milieu du xvie siècle.
  4. Délib. du Conseil de ville des 12 juin 1608 et 7 nov. 1609 (Reg. des délib., t. XX, fos 156 et 220.)