Page:Joseph Marchand - L'Université d'Avignon aux XVIIe et XVIIIe siècles.djvu/104

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

réat ou de la maîtrise, pour cent sous à l’agrégation. Au total, le profit n’était pas médiocre et la situation restait enviable ; d’autant plus que l’office était viager.

Ce n’étaient pas d’ailleurs si petites gens que les secrétaires bedeaux de l’Université. Jean Bouzon, lorsqu’il démissionna en 1631, était chanoine de la métropole[1]. M. Chambaud l’aîné était notaire[2] et bien que les Bernard fussent de condition plus modeste, l’un d’eux, le troisième du nom, était bachelier ès droits et notaire apostolique ; son oncle était prévôt de Saint-Symphorien et, en 1694, fut délégué par l’Université à Paris[3]. L’ambition assez naturelle de chacun était alors de transmettre son office à son fils et, comme il y avait des dynasties de régents et de primiciers, il y eut des dynasties de bedeaux, celle des Bernard, par exemple, qui, mise en possession de l’office en 1621, le garda pendant cent quarante années ; elle fournit quatre titulaires ou coadjuteurs sous trois générations successives et près de s’éteindre en 1761, au grand regret du Collège, recevait de lui ce témoignage qu’elle avait exercé cette charge avec un zèle et une fidélité sans exemple, méritant de père en fils l’entière et absolue confiance de l’Université[4].

  1. A. V. D 29, fo 77.
  2. A. V. D 35, fo 129.
  3. A. V. D 32, fo 33 ; D 32, fo 69.
  4. En 1621, Jean Bernard est nommé bedeau à la place de Jean Bouzon, démissionnaire « ob ætatem ingravescentem et infirmitates ». Sur sa demande on lui donne pour coadjuteur, en 1646, son fils Marc-Antoine Bernard, « avec succession future irrévocable pour lui seul et gratis, ayant prouvé sa probité et suffisance. » En 1662, Marc-Antoine donne sa démission de coadjuteur en faveur de son frère Bernard Bernard. Devenu titulaire, celui-ci obtient encore en 1696, pour son fils Pierre-Joseph Bernard, la provision de la coadjutorerie cum futura successione. Ce dernier est titulaire, vers 1721, et exerce seul son office pendant environ quarante ans. On lui donne, à regret, en 1761, un coadjuteur, Crivelli, qu’il se charge d’instruire. Crivelli est remplacé en 1763 par Chambaud l’aîné auquel, en 1779, on donne pour coadjuteur son frère Pierre-Xavier Chambaud A. V. D 29, fos 75, 77 et 244 ; D 30, fo 148 ; D 32, fo 62 ; D 34, fo 337 et 383 ; D 35, fo 129.