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envoyés aux évêques des contrées même les plus éloignées, afin de les aider à ériger des séminaires où les enfants des indigènes, destinés à être initiés aux ordres sacrés, pourraient être formés à la piété et à la science ; pour cela des collèges nationaux ont été construits en grand nombre, soit à Rome, soit ailleurs avec un immense déploiement de dépenses et de travaux. À cette fin encore, des facultés spéciales et extraordinaires ont été accordées aux évêques et aux vicaires apostoliques pour faciliter plus particulièrement dans certains endroits, la promotion des indigènes à l’honneur et au rang du sacerdoce ; pour cela enfin furent écrites tant de lettres et tant de constitutions des Pontifes romains, en nombre presque innombrable, ainsi que de leur autorité, tant et de si considérables instructions et décrets dressés par cette sacrée Congrégation, témoignage à coup sûr irréfragable qui attestera aux âges à venir, la sollicitude apostolique déployée dans cette cause.

Il serait bien trop long de repasser mie à une, ou même simplement d’énumérer les bulles pontificales relatives à ce sujet, portées depuis les premiers siècles de l’Église jusqu’à nous. Il suffira de citer ici quelques-unes de celles qui ont été publiées depuis l’origine de cette Congrégation jusqu’à nos jours. Ainsi, dès l’année 1626, il avait été recommandé à l’évêque du Japon « de promouvoir aux ordres sacrés et jusqu’à la prêtrise, les Japonais nécessaires et jugés capables. » Peu de temps après, en date du 28 novembre 1630, il fut généralement décrété touchant les Indiens, « de pouvoir par toute sorte de moyens à ce que les hommes les plus capables parmi les Indiens, après une sérieuse et diligente éducation, une épreuve de moralité subie pendant quelques années, et une pratique assidue de la piété et des exercices de la religion chrétienne, fussent promus aux ordres sacrés, et jusqu’à la prêtrise. »

L’année 1659, le pape Alexandre VII, d’immortelle mémoire, ordonna expressément de faire avertir par cette sacrée Congrégation les vicaires apostoliques qui partaient pour les royaumes du Tong-King, de la Chine et de la Cochinchine, « que le motif principal d’envoyer des évêques dans ces pays avait été qu’ils missent leurs soins à former par tous moyens, et suivant toute méthode, cette jeunesse de