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évêques, et laissèrent pour règle de la succession à venir que lorsque ceux-ci viendraient à manquer, d’autres hommes approuvés recevraient leur ministère et leur dignité. » Dans le siècle suivant, saint Irenée disait (contre les hérés, liv. 3, chap. 3.) : « Nous avons à énumérer les évêques qui furent institués par les apôtres et leurs successeurs jusqu’à nous ». De plus, tel fut le zèle déployé par l’Église dès le commencement pour augmenter le nombre des évêques, et sa sollicitude pour multiplier de plus en plus leurs sièges, dans chaque pays, que saint Cyprien atteste par de mémorables paroles qu’il en a été ainsi partout, bien avant son siècle : « Depuis longtemps, dit-il, dans sa 52e Lettre à Antonin, des évêques ont été consacrés dans toutes les provinces et dans toutes les villes. » C’est ainsi encore que saint Augustin (contre Crescen. Liv. 5, 18), énumère les évêques qui se sont succédés sans interruption depuis le siècle des apôtres jusqu’à son temps.

Il n’est pas moins établi par les saintes traditions que les apôtres ainsi que les évêques envoyés par eux jusqu’aux contrées les plus reculées, ordonnèrent un grand nombre de prêtres et de ministres pris parmi les indigènes, et en formèrent un clergé propre à affermir et à propager la religion chrétienne. C’est ainsi que saint Ignace, martyr, disciple de saint Pierre, et son successeur sur le siège d’Antioche après Evodius, fait une description exacte des prêtres et des diacres institués avec l’évêque dans les églises diverses. « Appliquez-vous, dit-il, dans sa Lettre aux Magnésiens, n° 13, à vous affermir dans la doctrine du Seigneur et des apôtres, avec votre saint évêque, et le cortège spirituel de vos vénérables prêtres, et des diacres, dont la vie est selon Dieu. » Et dans une autre aux Smyrniotes, n° 12, il salue l’évêque, saint devant Dieu, les prêtres, honorables devant Dieu, et les diacres confrères. On voit le même témoignage dans la première lettre de saint Clément citée plus haut, où. (chap. 40.), il dit à ce sujet de l’Église des Corinthiens : « Des fonctions spéciales ont été dévolues au souverain prêtre, à chaque prêtre a été assignée une place particulière, les lévites aussi ont leur ministère propre. » Nous ne devons pas non plus passer sous silence Eusèbe, quoique plus éloigné du temps des apôtres ; le témoignage qu’il rend