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CHAPITRE XI

Instruction de la sacrée Congrégation de la Propagande adressée aux archevêques, évêques, vicaires apostoliques et autres supérieurs des missions[1]

Il n’est plus possible à personne d’ignorer avec quel zèle et quels soins le Saint-Siège, attentif aux devoirs de la charge qui lui a été confiée, s’est constamment appliqué à propager de plus en plus la lumière de l’Évangile, afin que les nations ensevelies encore dans les ténèbres et à l’ombre de la mort, puissent discerner la splendeur de la vérité éternelle, et persévérer inébranlablement dans la parole divine une fois qu’elles l’auront reçues. Qu’il existe deux moyens principaux et comme nécessaires pour la propagation et l’affermissement de la religion catholique, savoir la mission d’évêques, « institués par le Saint-Esprit pour gouverner l’Église de Dieu », et la formation assidue d’un clergé indigène ; c’est une vérité établie par tes autorités les plus graves, entr’autres par l’exemple des apôtres, et l’usage universel de la primitive Église. Ainsi pour ne point nous étendre ici sur les témoignages si connus et si explicites d’ailleurs, fréquemment rapportés dans les saintes Écritures et surtout dans les Épîtres des apôtres et dans leurs Actes, rien n’est plus exprès sur ce sujet que ce passage de saint Clément, Romain, disciple de saint Pierre, l’aide et le compagnon de saint Paul, écrivant aux Corinthiens au sujet des apôtres Lett. 1, chap. 44. « Ils instituèrent donc ces

  1. Cette instruction de la sacrée Congrégation est à juste titre considérée comme présentant l’idée la plus complète qu’on puisse voir de la voie suivant laquelle doit s’établir une mission : de plus elle donne surtout à la question de la nécessité d’un clergé indigène l’autorité nécessaire pour vaincre tous les préjugés et couper court à toutes les réclamations qu’on pourrait élever sur ce sujet.