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Mais si l’effet de ces disputes est de faire sortir les anciens missionnaires pour y introduire leurs supplantateurs, les chrétiens demeurent attachés à leur ancien pasteur avec lequel la religion est pour ainsi dire identifiée à leurs yeux, et ils refusent de recevoir le nouveau. De là des schismes déplorables ; les malades meurent sans sacrements, les enfants même ne sont pas baptisés : tel est le triste spectacle qu’ont présenté et que présentent encore de grandes chrétientés de l’Asie.

Les contestations portent même leurs funestes effets jusqu’en Europe ; les fidèles en entendent parler plus ou moins et finissent par regarder les unissions comme une oeuvre de passion et d’intrigue : et c’est là une des grandes raisons pour lesquelles l’oeuvre de la propagation de la foi reste stationnaire, et même éprouve de la diminution dans ses recettes.


Conclusion.

Dans toutes ces réflexions sur les suites déplorables de la division entre les missionnaires, je ne m’étends pas, je ne fais qu’énoncer entre mille quelques faits isolés. Si l’on essayait d’épuiser la matière, la tâche serait longue ; mais on n’arriverait jamais qu’à cette conclusion, savoir que les contestations sont le premier et le plus grand obstacle aux succès des missions, et souvent la cause de leur ruine entière.