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d’Oïl, le normand et le picard, gardent le groupe ca intact : rescaper, cantel, castel, le Cateau, Cambrai (et non Chambrai), etc.

Beaucoup de mots commencent par ca dans le français moderne : ce maintien de ca s’explique par des emprunts (langues du Midi, normand, mots savants, mots anglais, allemands, etc.).

3o C initial suivi de e, i donne s dure, écrite ordinairement c[1].


Ex. :

  • ceram > cire ;
  • cinerem > cendre ;
  • centum > cent ;
  • cilium > cil.


*Circare > a. fr. cerchier, fr. mod. chercher, par assimilation du premier phonème (c) au second (ch).

C appuyé initial d’une syllabe à l’intérieur d’un mot

Lorsque c est, à l’intérieur d’un mot, précédé d’une consonne, et qu’il commence une syllabe (per-currere), le traitement dépend, comme quand il est initial d’un mot, de la voyelle qui le suit.

1) Cons. + co, cu ; c se maintient : percurrit > parcourt ; sarcófagum > sarcou, sarcueu, cercueil ; mais verecundiam > vergogne, parce que le c s’est affaibli avant la chute de e qui précède. De même les suffixes -dicum,

  1. Cette transformation de ke, ki en se, si s’est produite lentement et par des changements successifs dont les principaux paraissent être, en particulier pour ke, les suivants : kie, kye, tye, tche, tse, se ; toutes ces transformations se sont produites (sauf tse) avant l’époque du français écrit.
    Pour la transformation de k devant a en ch (che ou chié) le point de départ est également la formation d’un i entre les deux éléments : kia, kya, tya ou tye, tcha ou tche : cette dernière prononciation existait à l’époque de nos premiers textes ; cf. infra.