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revint presqu’à la même époque de l’Occident, où il avait étudié à Lunéville, puis en Allemagne ; tout en gardant une fraîcheur d’enthousiasme, une curiosité toujours alerte, une puissance de vibrer à toute idée supérieure, à tout sentiment noble, qui sont bien des qualités latines, il dut à la nature de ses occupations spéciales de ne pas tomber dans l’imitation superficielle, scintillante et stérile. Il fit une profonde étude des anciennes chroniques, qu’il publia, après les avoir utilisées pour son Histoire des Roumains, parue en français, à Berlin, dans sa grande collection de sources ; il se familiarisa avec les anciens diplômes, qu’il édita dans son Archiva Româneasca ; il acquit laborieusement cette connaissance de la vie roumaine dans toutes les classes et dans toutes les provinces qui se manifeste dans la direction même de sa revue Dacia Literara ; il entretint un contact ininterrompu avec la réalité sociale de son époque, comme officier, comme avocat, puis comme agriculteur et industriel ; enfin il fut parmi les hommes politiques de l’époque celui qui eut une vue plus large et découvrit mieux le chemin qui devait conduire au seul avenir possible pour sa nation.

Les deux courants dans la vie nouvelle de cette jeunesse : celui qui copiait servilement l’Occident et celui qui cherchait une orientation dans les traditions du pays et dans les qualités de la race, se rencontrèrent pendant les événements de 1848.

Tentatives révolutionnaires et propagande roumaine a l’étranger. — La révolution de février précipita le retour en Valachie des étudiants roumains, les frères Démètre et Jean Bratianu, Constantin A. Rosetti, etc. ; puis survinrent des agitations secrètes, un attentat contre le prince Bibescu, romantique distingué, mais sans énergie. En même temps