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éleva d’autres, dans lesquels la sculpture des chapiteaux, des linteaux, des cadres qui entourent les portes et les fenêtres atteignent une beauté supérieure, due aussi aux éléments nouveaux qu’on avait empruntés à l’art vénitien, alors que jamais la peinture intérieure n’avait été plus riche et plus soignée, bien qu’elle fût inférieure à celle des anciens cloîtres moldaves sous le rapport de la finesse et de l’invention. A Hurezi, dans les forêts du district de Vâlcea, où il avait espéré pouvoir dormir d’un sommeil tranquille, il fit bâtir pendant plusieurs années un monastère dont les fondateurs furent ses fils et sa femme Marie, monastère qui ne le cède à aucun autre en ce qui concerne la qualité des matériaux et le fini de l’exécution. Son successeur grec, Nicolas Maurocordato, put bien l’imiter dans sa fondation de Vacaresti, dernier grand monument de l’architecture valaque, mais non pas le dépasser.

Entouré d’une brillante société de boïars, appartenant aux anciennes familles, dont il était tellement le représentant incomparable qu’il n’y eut presque pas d’intrigues contre son trône, de secrétaires occidentaux comme le Florentin Del Chiaro, qui a laissé, dans ses Rivoluzioni délia Valachia, la meilleure description de la principauté qui fût jamais sortie de la plume d’un étranger, béni souvent, dans des cérémonies religieuses d’un caractère grandiose, par les prélats de l’Orient, ayant à leur tète Dosithée, Patriarche de Jérusalem, puis son érudit neveu, Chrysanthe Notaras, il offre des festins de gala dans ses palais de Potlogi, de Mogo-soaia, dont les façades ornées de belles fenêtres sont marquées surtout d’un trait d’élégance supérieure par la loggia aux colonnes sculptées qui vit tant de fois la belle figure du prince au grands yeux clairs et à la barbe ronde contemplant les beautés de cette nature valaque à laquelle toute son âme était si intimement liée.