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préface.

rement mauvais. Il n’y a point d’intrigue d’amour. L’intérêt politique est médiocre, et même il n’y en a point, parce que Catilina agit moins qu’il ne parle. Si on l’eût mis, au troisième acte, en action au milieu de ses conjurés, et qu’il les eût tous fait jurer sur la coupe pleine du sang de Nonnius ; si au quatrième acte, au lieu des déclamations qui sont dans sa bouche, on l’eût fait se justifier au milieu du sénat, de façon à convaincre de son innocence les sénateurs et les spectateurs, et que cette justification eût été la base et le fondement de l’éclat de la conspiration au dernier acte, il n’est pas douteux qu’il y aurait alors eu une chaleur d’intérêt assez forte pour pouvoir se passer de celui de l’amour. »

On sentira, sans que nous le disions, pourquoi, en tête de cet ouvrage, nous rappelons l’imitation de quelques scènes d’une tragédie à laquelle nous devons cependant si peu de chose. Dans un moment où toutes les conversations sur ce sujet vont prendre un nouveau degré d’intérêt, où la translation d’un théâtre anglais à Paris va fixer tous les esprits sur les avantages de deux scènes rivales, nous avons cru à propos d’appeler l’attention sur une pièce étrangère du même sujet que le notre. Nous ne pouvons disconvenir qu’à l’exception de deux ou trois scènes, tout dans cette pièce nous a paru indigne d’une imitation raisonnable, et que,