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M. Lauret offre, à mon premier examen, tous les symptômes du crétinisme avancé. C’est un vivant chef-d’œuvre de l’abrutissement intégral. Il me confie qu’il a voulu se marier, il y a deux ans de cela. On lui a déclaré à la mairie — avec preuves à l’appui — qu’il avait épousé déjà une dame Laruduis (qu’il ne connaît ni d’Eve, ni d’Adam). Le fonctionnaire qui lui fit cette déclaration était si sérieux qu’aucun doute n’a germé dans le cerveau obtus de Théodore Lauret, qui s’est excusé de sa méprise et s’est retiré. Sa fiancée qui était la servante de l’hôtel où il gîte lui a administré une magistrale fessée.

— Oui, monsieur, spécifie Théodore Lauret, sur mes fesses nues ; ma fiancée avait tiré mes pantalons dans un mouvement de colère, en me traitant de « sale petit dévergondé »

Ce traitement a ôté à l’homme marié malgré lui l’envie de recommencer.

Et M. Lauret rit béatement en me reconduisant jusqu’à la porte, puis il me serre les mains avec une effusion dont je me serais passé très volontiers.

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— C’est bien ce que je pensais, me dit Lautrec, quand je lui fis mon rapport.

— En ce cas, mon ami, vous auriez pu