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Moyen Âge, écuyers, belles dames, prêtres, roturiers et bourgeois ; le solitaire séparé du reste du monde, réduit à la simplicité de la vie primitive, privé de tous les avantages de la civilisation ; en dernier lieu, le mysticisme théologique du Puritanisme avec son monde de fantômes Bibliques, images réelles et toujours présentes. Le mouton froid des dimanches l’empêcha seul, dit-il, d’embrasser la carrière que sa mère avait rêvée pour lui — celle d’un pasteur évangélique. Il finit néanmoins par être quelque chose comme une sorte de prédicateur en plein vent, avec une Armée du Salut de son invention, dont il était à lui seul, le directeur, l’état-major et toute la congrégation.

C’est par la lecture à haute voix de la Bible faite chaque jour à sa mère et continuée jusqu’à l’âge mûr, qu’il développa ses facultés et sa puissance de travail et qu’il acquit, nous dit-il, la meilleure part de son goût en littérature. Il nous donne ensuite ces délicieux portraits de son père, de sa mère, de ses tantes, de ses cousines et des serviteurs ; il nous décrit la discipline sévère de son enfance et ses curieuses habitudes de vagabonder autour du pays, si utiles pour l’éducation de ses yeux ; il nous dit comment il apprit seul à lire et à écrire et comment il glana ainsi des connaissances sur les plantes, les minéraux, le ciel et les montagnes. Nous avons ensuite l’histoire de la famille Domecq