Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/190

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Michelet, mais il n’y a presque pas un mot sur l’art, les artistes et les études artistiques. En dehors d’une phrase accidentelle sur les dessins d’oiseaux de Carpaccio et d’Holbein, nous ne trouvons presque rien sur les oiseaux dans l’Art mais beaucoup sur les oiseaux dans la nature. Paolo Uccelli et Antonio Pollajaolo sont condamnés comme trop savants ; Benozzo Gozzoli et les tapisseries du xve siècle ne sont pas mentionnés et on n’y trouve rien sur Raphaël à propos de son cardinal, ses colombes et ses grues.

Il serait périlleux d’examiner la précision scientifique de l’ornithologie de Ruskin. Il dit que, dans ces deux cents pages, il se propose de donner la quintessence de quarante volumes d’ornithologie scientifique et qu’il a étudié très soigneusement toutes les principales autorités qui ont traité des oiseaux, mais son objet est surtout de parler sur ce que nous pouvons voir des oiseaux, des faits apparents de leur vie, telle spécialement qui l’ont connue les poètes anciens et modernes. En sa qualité de poète en prose, Ruskin a réuni tout un ensemble délicieux de pensées brillantes de les oiseaux qu’il aime autant que Saint François lui-même. Tuer les oiseaux lui paraît un crime impardonnable. L’homme maintenant occupe surtout ses loisirs à détruire des créatures dont pas une ne doit tomber sans la volonté de Notre Père