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est joyeux ; « ses intentions sont sincères et pures, son bon sens est solide comme ses principes, de là sa force et la grâce que donne la force ». Et cependant Ruskin ne donnera pas la couronne d’olivier sauvage à la Vénus de Milo elle-même « qui ne pourrait lutter contre une simple jeune fille anglaise, de race pure et de cœur tendre ». Il trouve les suaves têtes des chérubins de Sir Joshua Reynolds à Kensington « incomparablement plus belles que tout ce que la Grèce a produit ».

Ainsi s’écoulèrent ces années — de fréquents voyages en France, en Suisse, dans l’Italie du Nord, puis le retour à ses chers lacs anglais où il s’occupait de géologie, de minéraux, où il dessinait, écrivait des lettres et donnait continuellement des conférences. En 1867, il fut le « Rede Lecturer » devant le Sénat de Cambridge et prit encore pour sujet le thème qui maintenant l’absorbait complètement : « Des Rapports de la Morale Nationale avec l’Art National » : Cette conférence n’a point encore été publiée, mais, d’après ce que nous en pouvons juger par les extraits des journaux, elle fut composée dans un style plus conventionnel que Ruskin n’en avait l’habitude, et ressemblait à un sermon universitaire plutôt qu’à la leçon d’un professeur. Il engageait les étudiants à ne jamais perdre de vue « l’importance infinie d’une vie vertueuse