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bale athénienne tirée du Céramique ; ou encore « l’Ange apparaissant à Anne » ou « la Rencontre à la porte d’or », « Le Retour de la Vierge », « la Salutation », « l’Annonciation », « la Mise au tombeau » et « la Résurrection ». Quand nous relisons avec soin tout ce que Ruskin a écrit sur Giotto, ses pensées, sa manière, sa faculté de représenter les émotions de l’homme, nous en arrivons à considérer Giotto comme l’une des plus grandes forces de toute l’histoire de l’art.

Dans cette même année 1853, si remplie d’événements dans la vie publique et privée de Ruskin, s’ouvrit pour lui une nouvelle carrière qui occupa presque complètement toutes les années qui suivirent. Le reclus de Herne Hill, l’auteur maintenant illustre de trois magnifiques ouvrages, le critique, le théologien, le pamphlétaire, apparut en public comme conférencier, avec des diagrammes et des illustrations préparés par lui-même, devant le célèbre Institut Philosophique d’Edimbourg qui donna l’occasion de se produire, à tant d’hommes connus dans la littérature, la science et les fonctions publiques. Son acceptation alarma, scandalisa même ses parents si timorés, si conventionnels, si provinciaux. Sa mère trouvait « trop jeune » cet homme marié de trente-quatre ans ; son père considérait comme « dégradant » le fait de s’exposer aux commentaires des journaux et aux allu-