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le robinson suisse.

geurs, détails trop connus pour qu’il soit nécessaire de les répéter ici. Mais le résultat de cet entretien fut que, puisque nous étions assez heureux pour que les huîtres qui fournissent les perles se trouvassent sur les côtes de notre île, à une profondeur si peu considérable, il fallait absolument établir une pêcherie en règle. Je ne rejetai pas la proposition, tout en jugeant qu’il nous manquait bien des choses nécessaires a une pêcherie. Aussitôt chacun se chargea d’une partie de l’ouvrage pour y suppléer : je fis deux grands et deux petits crochets de fer, auxquels j’adaptai de forts manches en bois, et aux deux plus longs j’attachai des anneaux de même métal pour, pouvoir les lier à notre chaloupe, laquelle en avançant ferait racler la terre aux crochets, qui enlèveraient ainsi les huîtres.

Ernest confectionna, d’après mes conseils, une espèce de ratissoire pour enlever des bords du rocher des nids d’oiseau, dont je voulais faire une ample provision ; Jack s’occupa de faire une échelle à un seul montant ; François travailla avec sa mère à fabriquer des sacs de filets, que je voulais attacher à mes grands crochets pour recevoir immédiatement les huîtres pêchées par nous ; Fritz se livrait avec ardeur à un travail mystérieux : il s’agissait de creuser dans son caïak une seconde ouverture pour y placer encore une personne avec lui. Je devinai sans peine son but et ses espérances. Quant à ses frères, ils n’y trouvèrent rien qui dût les étonner, car il leur paraissait assez simple qu’il voulût de temps en temps se faire accompagner par l’un d’eux dans ses expéditions. Je n’ai pas besoin de dire que notre chaloupe fut chargée de toutes les provisions dont nous pouvions avoir besoin en voyage.