Page:Jodelle - Les Œuvres et Meslanges poétiques, t. 2, éd. Marty-Laveaux, 1870.djvu/321

Cette page n’a pas encore été corrigée

Bref, de tout autre iugement
Qu’il faut que l’on face à toute heure,
D’entree, ſortie, demeure,
Suitte, dreſſement, lancement :
Des diuers langages qu’on doit
Dire aux chiens, diuers mots de trompe,
Et diuerſes voix que lon oit,
Du change, auquel il faut qu’on rompe
Les chiens, ou de leur long defaut,
De bien remeuter, de viſteſſe,
De creance, voire ſageſſe,
Qui ſur tous aux chiens blancs ne faut :
Du cours de Chaſſe, & des abois,
Des teſtes, meulles, cheuilleure,
De perches, couronnes, epois,
Andouilliers, trocheure, & paumeure,
Puis des traces, & du ſouillard,
Des marches, laiſſees, fumees,
Et tant d’autres accouſtumees
Façons de parler en tel art.
On oit de toiles, de haler,
De bloquer, crochetter, d’enceindre
De harts, & de perches, parler,
D’épieux, que diuers ſang peut taindre
Sans en vſer : parler de pans,
De maiſtres, de nappe, de mailles,
Du fauue, du noir, de bichailles,
De layes, marcaſſins, & fans :
De broquars qui les dagues ont,
Puis des beſtes de compagnie,
Ou qui au tiers ou quart an ſont,
Et tous les mots de Venerie :
Ou d’autres chaſſes, ſoit pour voir,
Pour queſter, pour pourſuiure, ou prendre
Et que nul vers ne peut comprendre,
Sont pris là pour vn grand ſçauoir.
Là quelqu’vn (peut-eſtre) ialoux
De ces longs diſcours, & encore