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autres divinités. Ou lui bâtit un temple, on lui consacre un culte, et, naturellement, ses serviteurs prennent une importance en rapport avec celle du dieu qu’ils représentent. Le prêtre, avec sa tiare, son éphod, son pectoral, couvert d’or, d’hyacinthe et de cramoisi, accompagné de ses lévites revêtus du lin le plus fin, remplace l’humble sacrificateur. Sa parole se transforme comme ses ornements. Il ne dit plus « j’écoute ! » mais « écoutez ! » ; il ne reçoit plus de horions, il en donne. Il domine dans les assemblées, et pèse de toute son autorité dans l’élection des juges. D’ailleurs, le clinquant a toujours eu une grande influence sur les esprits. En le voyant si beau, si majestueux, le peuple arrive à le considérer comme supérieur aux autres hommes et par l’élire chef suprême. Il joint ainsi la puissance au prestige.

À partir de ce moment, une ère nouvelle commence pour les Hébreux. Jusqu’alors, comme toutes les autres divinités, protégeant ceux qui l’adoraient et répondant invariablement lorsqu’on voulait bien l’interroger, Jéhovah était un dieu débonnaire. Avec le prêtre