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— Si fait ; seulement Jésus, ou plutôt celui qui, dans saint Matthieu, parle en son nom, a montré qu’il ne comprenait pas le sens de cette maxime et qu’il ne savait pas distinguer le législateur du moraliste. La prescription « dent pour dent, œil pour œil », ne s’adressait pas au peuple ; ce n’était pas un principe de morale, mais un article de loi recommandant aux juges de punir proportionnellement aux délits. Jésus, au contraire, ne s’adressait qu’à ses disciples ; il ne faisait pas de lois, mais enseignait la morale. Il lui était donc permis, et c’était même son devoir, de prêcher le pardon des injures, de défendre le divorcé, de pratiquer la charité… Eh ! mon Dieu ! quel est donc le prêtre, ou même le marabout, qui ait jamais osé prêcher le contraire ?

— Avec tout cela, tu ne m’as pas encore appris quelle différence tu vois entre la morale chrétienne et la morale du Christ.

— J’ai commencé par dire que Jésus répétait après Moïse : « Aime ton prochain comme toi-même », sans se préoccuper si ce prochain