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surtout celles qui, dogmatisées et acceptées par les religions, acquièrent par cela même une grande autorité, « se propagent successivement parmi les divers étages de la société, jusqu’à ce qu’elles viennent exercer une influence puissante sur l’esprit des philosophes. » (Condorcet.)

Les hommes de génie des derniers siècles ont eu, d’ailleurs, une autre raison pour défendre les prétendues vérités du christianisme. Les idées scientifiques prenaient alors un essor prodigieux. Des travaux nombreux venaient journellement saper les affirmations des livres sacrés. Les philosophes prirent peur, non pour la religion, mais pour la morale chrétienne. Je m’explique. Le christianisme a donné au monde deux grands principes : une morale, enseignée et pratiquée par son fondateur Jésus, c’est le judaïsme modifié, ou le christianisme proprement dit ; et une religion, inventée par l’imagination naïve des apôtres, ce sont les fables et les soi-disant révélations. L’Église a si bien confondu les deux principes, qu’il était devenu impossible de les séparer l’un de l’autre ; et