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il a pratiqué une morale divine. Mais cette morale a été celle de ses devanciers, et si, en son nom, elle est devenue celle de l’humanité chrétienne, c’est grâce à la croix qui a immortalisé ce nom et grâce aux Apôtres qui l’ont divinisé.

Mais je m’éloigne surtout de Renan en ce qui concerne la mort de Jésus et les visions des Apôtres.

Renan adopte la réalité de la mort de Jésus sur la croix, mais il attribue les visions des Apôtres à l’illusion de leurs sens, qui leur fit prendre leurs rêves pour des réalités, ou à l’intensité de leurs sentiments, qui leur fit confondre le bruit du vent avec la voix de leur maître. Plein de complaisance pour Jésus, Renan devient un juge sévère à l’égard des Apôtres. « Petits, étroits, ignorants, inexpérimentés, ils l’étaient autant qu’on peut l’être. » Je ne crois pas qu’on ait, mieux que lui, fait ressortir la simplicité d’esprit et la crédulité sans bornes de ces hommes.

Et cependant toutes leurs croyances n’étaient pas chimériques, toutes leurs visions n’étaient pas illusoires.