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madame d’youville

La mort de cette pieuse fille fut des plus édifiantes pour ses sœurs : sa résignation était parfaite ; elle désirait avec ardeur aller s’unir à Celui pour qui elle avait tout quitté. « La mort ne paraît effrayante, » a dit l’éloquent dominicain que nous avons déjà cité, « qu’à ceux dont la foi n’élargit pas les horizons, et rien n’est solide en ce monde que ce qui est bâti sur un tombeau, pourvu qu’il soit surmonté d’une croix. »[1]

Cette mort de Mlle Cusson consolida, en effet, la petite communauté naissante, qui bénéficia bientôt des mérites et de la protection de celle qui venait. de la quitter.

À peu près vers cette époque, la foi de Mme d’Youville fut de nouveau mise à l’épreuve par une maladie de M. Normant, qui le conduisit aux portes du tombeau. Qu’allait devenir la communauté de Mme d’Youville si elle perdait son directeur et son principal appui ? La confiance sans bornes de la fondatrice ne l’abandonna pas : elle fit une promesse au Père Éternel pour le retour à la santé de M. Normant et, avec cette arme si puissante de la prière, elle espéra la guérison demandée. Presque aussitôt M. Normant leur était rendu, et Mme d’Youville, pour accomplir son vœu, faisait venir de France un tableau du Père Éternel, et elle établit en même temps dans sa communauté la pieuse pratique de

  1. Le Père Ollivier.