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plie. Il mourut en 1733. Il avait dirigé Mme d’Youville pendant six ans.

M. Normant du Faradon devint curé de Ville-Marie à la mort de M. de Lescoat. Arrivé au Canada en 1722 pour aider M. de Belmont, supérieur du Séminaire, il lui succéda à sa mort et remplit les fonctions de curé.[1]

Ce fut à ce digne prêtre que Mme d’Youville confia la direction de son âme quand M. de Lescoat mourut. Comme nos lecteurs le verront plus tard, M. Normant devait avoir une grande part dans la fondation des Sœurs de la Charité.

Il comprit bientôt quel trésor Dieu avait voulu confier à sa sollicitude dans la personne de cette pieuse veuve éprise de charité et de perfection. « Il ne tarda pas, » dit M. Dufrost, « à reconnaître en elle les qualités et les vertus propres à une fondatrice. »

Ville-Marie n’avait alors d’asile de charité que celui des Frères Hospitaliers, qui ne pouvaient accueillir que des hommes. Aussi beaucoup de pauvres et d’infirmes restaient abandonnés. Depuis son veuvage, Mme d’Youville songeait sérieusement à s’oc-

  1. M. Louis Normant du Faradon naquit au mois de mai 1681, à Châteaubriant, ville du diocèse de Nantes. Il fit ses études à Angers et fut admis dans la compagnie de Saint-Sulpice, à Paris, le 2 novembre 1706. Il y exerça successivement plusieurs emplois importants ; il était chargé de l’économat du Séminaire de Paris lorsque, sur sa demande réitérée, il fut envoyé au Canada, en 1722, (M. Faillon, Vie de Madame d’Youville, p. 21.)