Page:Jetté - Vie de la vénérable mère d'Youville, 1900.djvu/84

Cette page a été validée par deux contributeurs.
50
vie de

Sachant qu’une vie ordonnée double le temps et les œuvres, Mme d’Youville se levait chaque matin de très bonne heure pour entendre la sainte messe, et, même pendant les froids de l’hiver, elle retournait encore à l’église dans la journée pour faire une visite à Notre-Seigneur, présent dans l’Eucharistie. Elle s’approchait bien souvent du sacrement de pénitence et recevait la sainte communion avec une grande ferveur. Malgré les tempêtes et les tombées de neige qui duraient parfois plusieurs jours, cette vaillante chrétienne trouvait le courage de se frayer un chemin à travers cette neige, dans laquelle elle s’enfonçait souvent jusqu’à la ceinture, et sa ferveur lui faisait trouver agréables ces courses matinales et pénibles qui lui procuraient la messe. Ah ! c’est qu’elle avait compris ce que c’est qu’une messe, pendant laquelle se prononcent « les paroles qui ont fait l’Eucharistie, qui la perpétuent et nous la donnent chaque jour. Si nous les connaissions bien, nous les aimerions, nous les dirions souvent, nous irions chaque jour les entendre, et leur écho vibrerait tout le long du jour à l’oreille de notre cœur. »[1]

Les confréries du Saint-Sacrement et de la Bonne-Mort étaient déjà établies à Ville-Marie. Leur but était d’honorer Jésus-Christ dans l’Eucharistie et de prier pour les mourants et pour les âmes du purgatoire. Aujourd’hui encore, comme alors, les

  1. Père Tesnière.