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madame d’youville

digne et saint prêtre breton, qu’elle confia la conduite de son âme.

Celui-ci se chargea d’autant plus volontiers de diriger Mme d’Youville qu’il avait entrevu d’avance les desseins de Dieu sur sa pénitente et qu’il lui avait annoncé sa future mission, comme nous le verrons plus tard.

Elle était depuis trois ans sous la direction de M. de Lescoat, s’exerçant à la vie parfaite, lorsque M. d’Youville mourut d’une fluxion de poitrine, après quelques jours de maladie, le 4 juillet 1730. Elle restait veuve à vingt-neuf ans, avec deux enfants en bas âge et enceinte d’un troisième, qui mourut peu de temps après sa naissance.

En huit années de mariage, Mme d’Youville avait eu six enfants, dont trois étaient morts avant son mari.[1]

La mort de M. d’Youville mettait un terme à ses chagrins domestiques, et cependant sa grande sensibilité lui fit pleurer ce mari si peu digne d’être regretté. « Elle le pleura fort sincèrement et pendant longtemps, » dit M. Dufrost.

  1. François-Timothée, né le 21 mai 1723, décédé le 17 août 1723 ; François, né le 26 septembre 1724. ordonné prêtre le 23 septembre 1747, mort le 10 avril 1778 ; Marie-Marguerite-Ursule, née le 3 septembre 1725, décédée le 25 août 1726 ; Louise, née le 16 décembre 1726, décédée fort jeune ; Charles-Madeleine, né le 18 juillet 1729, ordonné prêtre le 26 avril 1752, décédé le 6 mars 1790 ; Ignace, né le 26 février 1731, décédé le 17 juillet 1731.