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jouissance de leur maison et terrain, « avec pouvoir d’y faire telles constructions qu’il jugerait à propos pour les fins de l’établissement et d’y annexer la maison occupée par les sœurs et le terrain adjacent dont il avait antérieurement fait l’acquisition, avec la condition pour les religieuses de recevoir les orphelins, de tenir des écoles pour les filles pauvres, » etc.

Le but de cet arrangement était de permettre aux Sœurs Grises de prendre immédiatement possession des biens de l’asile, en attendant qu’une loi, qu’elles obtinrent en 1853, vînt leur reconnaître le droit d’en devenir régulièrement propriétaires.

La maison qu’occupaient alors les Sœurs de la Charité était loin de suffire à leurs besoins. Aidées et dirigées par Mgr l’archevêque et soutenues par les dames catholiques, elles se mirent immédiatement à l’œuvre, et dès le mois de juin 1850, commencèrent les travaux d’une nouvelle bâtisse. Les ressources cependant étaient fort restreintes, et au bout de trois années, la nouvelle maison, bien que fort avancée, était loin d’être terminée.

Un événement tout à fait inattendu vint bientôt faire croire aux sœurs qu’elles allaient enfin sortir des embarras que leur causait cette construction. Le 31 janvier 1854, l’Hôtel du Parlement était détruit par un incendie, et le gouvernement, désireux de se procurer une bâtisse où il pût loger temporairement ses bureaux et réunir les chambres, proposa aux sœurs de louer pour trois ans leur nouvelle maison, s’engageant à la terminer à ses frais et à payer un