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madame d’youville

Les cinq religieuses quittèrent Montréal le 21 août 1849 et arrivèrent à Québec le lendemain. Elles se rendirent d’abord chez l’évêque, à qui elles remirent une lettre de leur supérieure les recommandant à sa charité. « Je vous remercie humblement, » écrivait-elle, « au nom de la communauté, du choix que vous avez fait de notre maison pour fonder dans votre diocèse un institut de charité, et de la sollicitude paternelle que vous vous êtes donnée pour pourvoir à tous les besoins de nos sœurs. Je vous remets donc entre les mains ces chères sœurs, dans la certitude qu’elles trouveront en vous un protecteur et de plus un père… La ville de Québec sera redevable à Votre Grandeur de tout le bien qu’avec la grâce de Dieu elles feront à la société. »

Le choléra, qui sévissait encore dans la ville à cette époque et plongeait chaque jour de nouvelles familles dans le deuil, venait de faire deux victimes dans la maison même où les Sœurs Grises devaient habiter ; on leur conseilla d’attendre au moins quelques jours avant d’y entrer ; mais, persuadées que leur œuvre ne pouvait commencer sous de meilleurs auspices que le dévouement aux pestiférés, le soir même de leur arrivée elles étaient à leur poste, consolant par leurs soins et leur tendresse les pauvres enfants que le fléau avait épargnés. « Dieu, » dit encore le curé de Québec, « daigna bénir ce grand dévouement, car la cruelle maladie ne trouva plus de victimes à enlever dans l’asile. »

Les noms des religieuses qui furent les pierres fon-