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madame d’youville

début entre la maison de Montréal et la mission d’Ottawa, n’a cependant pas fait cesser les bons rapports entre elles. Comme ces mères vaillantes, heureuses d’avoir donné le jour à des enfants robustes qui s’en vont fonder ailleurs de nouveaux foyers, la maison-mère de Montréal a toujours applaudi aux succès des essaims détachés d’elle, allant enrichir d’autres diocèses des trésors de leurs vertus et de leurs dévouements. Tout en regrettant les séparations de Saint-Hyacinthe, de Québec et d’Ottawa, les Sœurs Grises de Montréal ont compris que ces sacrifices leur étaient imposés par les circonstances et étaient réglés par une volonté supérieure.

Cette séparation des deux maisons s’explique d’ailleurs et se justifie par les milieux et les circonstances dans lesquels elles se trouvaient placées. Montréal étant déjà doté d’établissements d’éducation, Mme d’Youville avait, par sa fondation, pourvu à d’autres œuvres. Mais le nouveau territoire où se fondait la mission avait un impérieux besoin d’une communauté pouvant se charger non seulement des œuvres de charité, mais en même temps de l’enseignement. La nécessité imposait donc au nouvel établissement cette modification de l’œuvre mère. Et le grand développement de l’Institut des Sœurs Grises d’Ottawa dans le court espace de cinquante ans vient démontrer qu’elles ont vu juste.

À l’époque du cinquantenaire de leur fondation (1895), la maison-mère des Sœurs Grises d’Ottawa comptait 285 sœurs professes, 41 novices, 77 sœurs