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La seconde partie de l’œuvre du Patronage n’est pas moins importante et elle a même pris aujourd’hui une extension qui au début n’était nullement prévue.


Offrir un gîte sûr à ces jeunes filles qui ont vu des jours meilleurs et que le malheur des temps force à gagner leur vie dans les bureaux ou les magasins était une bonne pensée. Les circonstances sont venues augmenter considérablement le nombre de celles qui avaient besoin de cette protection. Le progrès et les industries nouvelles ont ouvert à la femme des carrières restées jusqu’ici fermées pour elle : la sténographie, la clavigraphie, le téléphone, la télégraphie permettent à ces jeunes filles de se livrer à un travail qui convient à leur position. Mais la plupart de ces ouvrières venant des campagnes n’ont aucun abri, aucune sauvegarde. Qui va les protéger contre les dangers d’une grande ville, qui va leur donner cet abri qu’elles cherchent ? Les Sœurs Grises ont tenté cette œuvre si nécessaire dans le Patronage d’Youville. La jeune fille, destinée plus tard à devenir épouse et mère chrétienne, trouve dans cette maison toutes les garanties de moralité : après le rude travail de sa journée, elle revient chez elle, y trouve une chambre confortable, des repas convenables, des distractions innocentes, et surtout des conseils sages et expérimentés pour la guider dans les moments pénibles et difficiles. Combien de suicides auraient été évités si les pauvres malheureuses